La lumière est éclatante... comme dans un film d'Ozu... posé sur la banquette arrière d'une DS Citroën, " la vie devant soi "... et des lettres et des lettres et des lettres et des lettres.
Dans le cadre de mon rétroviseur, un colosse épuisé, alangui par... des pensées de poupée, suspendu entre deux bulles d'oxygène, écoute et se délecte des confessions musicales d'Alain B :
"- J'ai plaqué mon job à la station service... c'était plus supportable... les filles qui montraient leurs cuisses rien que par vice dans les décapotables... elles crachaient un billet d'mille en me demandant de vérifier l'huile... aujourd'hui j'ai plus les mains sales... j'ai plus personne pour m'faire du mal.
Le jour où le vice president du conseil est mort à l'arrière de sa DS... j'ai donné un coup sur les vitres fumées, et j'ai consolé sa gonzesse... elle m'a filé cent mille lires en me demandant de n'jamais rien dire...aujourd'hui j'ai plus les mains sales... j'ai plus personne pour m'faire du mal.
J'ai plaqué mon job à la station service, j'suis plus rentré chez moi... j'crois pas qu'ça l'aie rendu triste, nous deux ça collait pas...
Regardez moi j'ai plus d'laisse... j'suis comme un pape au volant de ma caisse..."
Il y a du Bergman au delà du réel.